Club de motoneige, chalet des loisirs, centre communautaire, son appellation et sa vocation ont changé au cours des années, mais le bâtiment a gardé la même place dans le cœur des Éternitoises et des Éternitois.
Magella Pelletier, conseiller municipal
« Tout le monde l’a fait bénévolement. »
« C’est mon oncle, Eugène Pelletier, qui a été le premier président fondateur de ce projet-là. Ça a été fait par une gang de bénévoles. Mon père en faisait partie. Le bâtiment a été construit en 1973 sur un terrain vendu 1$ par Charles-Henri Gagnon. Tout le bois a été pleumé dans la cour du club de ski-doo, tout le monde l’a fait bénévolement. Les premières tables étaient en bois rond, faites avec des sapins coupés en deux sur le dessus pour que ce soit droit. Chaque famille avait une table désignée, qu’elle payait un petit montant chaque année. Ça faisait des fonds pour le centre. »
Avec son emplacement près de la piste de motoneige, le lieu devient l’endroit idéal pour s’arrêter l’hiver. Peu de temps après son ouverture, il accueille déjà de nombreux événements dont le Carnaval. Magella Pelletier s’exprime avec nostalgie : « Dans les premières années, le Carnaval durait une semaine, c’était gros! Il y avait entre autres l’arrivée des bûcherons et le thé des grosses madames, où des femmes se réunissaient le mercredi après-midi pour jouer aux cartes, jaser, manger des galettes et boire du thé. Une grande parade avec des chars allégoriques avait lieu le samedi pour l’ouverture. Elle passait dans toute la municipalité et se dirigeait vers le chalet des loisirs. »
Ayant été président du comité des loisirs dans les années 90, l’actuel conseiller municipal a pour sa part organisé deux spectacles avec l’auteur-compositeur-interprète country Albert Babin et aussi avec Louis Bérubé. Il y a aussi eu des Samedis de rire pendant une dizaine d’années. Les spectacles d’humour qui avaient lieu deux ou trois fois par année remplissaient la salle à pleine capacité. Un orchestre y a aussi joué. Les membres étaient presque exclusivement originaires de Rivière-Éternité. Il ne faut pas oublier les nombreuses soirées de danse qui ont fait « vibrer le plancher ». « Ça a toujours été festif au chalet des loisirs, les gens s’y sont amusés. »
Les activités extérieures n’étaient pas en reste, la patinoire ayant été déplacée sur le terrain du centre communautaire. « Pendant deux ou trois ans, on a eu une petite ligue de hockey le vendredi soir, on jouait 4 contre 4 », raconte Magella avec enthousiasme. « Il y avait aussi des tournois de balle molle au début des années 80. On jouait une fin de semaine à Rivière et une fin de semaine à St-Félix. Je me rappelle qu’au début, le terrain de balle était dans l’autre sens, c’est mieux maintenant. » Certains se rappelleront aussi la ligue de ballon-balai avec des équipes aux noms évocateurs : Les Sportifs de Saint-Félix, Rivière-Éternité et Les Sabres, L’Anse-Saint-Jean avec ses 2 équipes Obélix et L’escale et enfin les As de Petit-Saguenay.
Bertrand Bouchard de la Société de développement touristique.
« Pour nous autres, ça prend ça absolument. »
Natif du village, Bertrand Bouchard a, entre autres, travaillé à la Société de développement touristique. Cet ancien conseiller a parcouru les sentiers du Parc Saguenay durant 25 années sous son chapeau de garde-parc. Il se rappelle aussi les débuts. « Après la construction du camp de la Statue en 1971, les gens du coin ont ressenti le besoin d’avoir un endroit plus accessible où se réunir. La bâtisse du 81 Chemin Ste-Thérèse fut rapidement construite. À cette époque, le bâtiment, qui était notre club de motoneige, n’était posé que sur des poteaux de bois. Il y a eu des agrandissements et des rénovations au cours des années. »
« Quand c’était le temps du Carnaval, il y avait beaucoup de monde, toutes les paroisses alentour venaient. C’était très populaire », se souvient Bertrand Bouchard en montrant la programmation, précieusement conservée, du Carnaval de 1978. « J’ai participé à des courses et des rallyes de motoneiges. »
« Les gens aiment se rassembler au Centre communautaire parce que c’est un endroit familial. Tout le monde se connait ici. » Jusqu’en 2019, la famille Bouchard s’y réunissait chaque année le 1er janvier. « On était rendu 160 personnes. Pour nous autres, ça prend ça absolument. J’aimerais que ça reparte. » Le chalet des loisirs a toujours été une bonne place pour se réunir. Que ce soit pour les réceptions de mariage, les baptêmes, les rassemblements de Noël, mais aussi pour les repas de funérailles. Avec son service de bar et sa cuisine, c’est un essentiel pour les grandes familles.
Aujourd’hui le Centre communautaire continue ses activités familiales et festives. L’ouverture de la salle RIV-O-JEUX en 2019 lui permet d’offrir un endroit idéal pour les fêtes d’enfants avec ses jeux gonflables. D’autres activités comme la chasse aux panaches et le tournoi de balle molle sont maintenant bien implantées et attirent bien du monde des autres municipalités.
Mais l’essentiel reste le sentiment d’être chez soi au Centre, chaque famille du village ayant mis du cœur pour sa construction et son évolution.
C’est un endroit où l’on rencontre les gens qu’on aime.