La concertation est un joli mot, rempli de bonnes intentions, de savoir-vivre et d’optimisme. Un mot populaire, gentil, un mot qui sent bon l’esprit d’équipe. Bref, un mot magique, qui ouvre grandes les portes sur les projets les plus audacieux! Sur papier du moins. En réalité, le mot concertation est plein de petits défis, composé d’une foule de détours. La concertation nécessite altruisme et ouverture. La concertation n’est pas une action facile. Voilà, c’est dit.
Les comités de concertation regroupent différents acteurs de nos communautés, tous engagés à obtenir le mieux pour leur organisation. Avouons que certaines personnes y couvent des motivations secrètes et que d’autres y font plus de la représentation qu’elles ne participent.
Les tables de concertation elles, composées de membres aux capacités financières et matérielles variables, produisent leurs petits nœuds. Plusieurs membres ont subi des décisions inéquitables et demeurent secrètement ou publiquement méfiants, au mieux inquiets.
Nous voilà donc réunis autour d’une table, sourires aux lèvres, crayons à la main, chaque tête orientée vers des objectifs différents, mais bien décidés à donner toutes les chances à notre région, à nos communautés. En théorie du moins. Avec un mandat large, les règles se créent souvent au fil des dossiers. On avance à petits pas, timidement, avec trop souvent la peur de perdre ses acquis, durement gagnés.
Tout le monde s’entend pour dire que la concertation est un outil essentiel alors quelle est la recette? Certainement des participants davantage partenaires que concurrents. Des joueurs qui travaillent en fonction d’une finalité commune. Pour vrai, sans tricher. Des leaders matures, décisionnels, engagés qui accepteront de mettre de l’eau dans leur vin à un moment ou un autre. Avec des discussions honnêtes où l’on priorise les mêmes concepts, en parlant le même langage. Pour communiquer avec transparence et objectivité.
Et puis, il y a le monde politique. Qui a sa place certainement, mais qui devra parfois s’effacer pour permettre de prendre des positions collectives, laissant toute la place aux communautés. Ça demande du courage et de l’humilité. Il faut apprendre à revendiquer et gagner différemment. Doucement. En mélangeant le jaune avec le bleu pour faire du vert !
Il faut continuer de penser local pour préserver notre unicité, nos particularités et notre caractère distinctif, mais développer global. Il y a de la place pour toutes les couleurs, mais il faut les regrouper sur le même tableau pour en admirer toutes les nuances et créer une œuvre unique.
Se concerter, c’est un peu comme le chant choral; ça se pratique à tout âge, ça donne du souffle aux participants et c’est tellement beau à entendre !