Les politiques d’austérité du gouvernement commencent à se faire sentir dans notre région. L’abolition de plusieurs paliers de concertation et de développement régionaux tels que les Conférences régionales des Élus (CRÉ), les conseils locaux de développement (CLD), les agences de la Santé et fort probablement les commissions scolaires affectent non seulement la capacité des milieux à se concerter, mais également les services aux citoyens.
Prenons le cas des agences de santé qui seront regroupées dans un seul palier régional ; les nouveaux CIUSSS régiront tous les établissements d’une même région. Si les effets se feront moins sentir dans les villes, plus populeuses, comme Montréal et Québec, qu’en sera-t-il pour notre région où cinq hôpitaux desservent un vaste territoire ? Avec ces remaniements, on peut se demander ce qui adviendra de la Prévention avec un grand « P ». Travailler en amont permet d’éviter l’engorgement des hôpitaux et des traitements encore plus coûteux.
Dans le domaine de l’éducation, les coupures vont faire très mal aux petites municipalités où le nombre d’enfants d’âge scolaire est bas. Il faut se remettre en mémoire le problème que vit actuellement Ferland-et-Boileau où un professeur devra enseigner à un triple palier, à partir de septembre prochain par manque de clientèle. Les abolitions de poste qui sont annoncées devraient également affecter les écoles du territoire et se feront généralement au détriment des enfants les plus vulnérables.
Pour sa part, l’abolition des CLD est un véritable désastre pour les petites municipalités de moins de 3000 habitants. Cette abolition mène à la diminution des heures de travail pour les agents de développement, qui jouent un rôle important dans la vie communautaire des petits villages. À Petit-Saguenay, par exemple, l’agent de développement ne travaillera plus que deux jours par semaine. C’est vraiment une perte inestimable pour toutes ces municipalités qui devront réviser leur stratégie de développement. L’accompagnement des entreprises et des organismes sera également grandement affecté.
Cependant, au Bas-Saguenay, une concertation sectorielle est en train de s’établir et nous verrons peut-être des partages de ressources s’effectuer de plus en plus. Par exemple, depuis une dizaine d’années, Saint-Félix-d’Otis et Rivière-Éternité se partagent les jours de travail d’un même inspecteur municipal et cette recette semble réussir assez bien. Il est question de l’étendre à d’autres municipalités. Des discussions sont également en cours pour partager les ressources au niveau des services d’incendie. Une collaboration est également en train de se mettre en place en matière de développement touristique.
La réorganisation qui est en cours démontre une réelle volonté des municipalités de collaborer, mais ne pourra compenser pour les réductions dans les services qui relèvent de l’État québécois. Il est fondamental de s’assurer de préserver la qualité de nos services. Sinon, c’est notre capacité à garder notre population et à attirer de nouveaux arrivants qui est en péril.