Nous vous proposons une vision du plein air comme lieu de croissance personnelle et d’expérience spirituelle, au-delà de l’image du méditant en position de lotus au sommet de sa colline. Afin d’aller à la rencontre de soi, dans le cadre d’activités de plein air, retenons qu’il faut d’abord accroître son niveau de conscience et de réceptivité.
Affûter son acuité sensorielle
Dans nos vies trépidantes, que ce soit au travail ou à la maison, on est souvent trop stimulé, on n’écoute plus, on ne voit plus. Aussi, lorsque l’on se retrouve dans la nature, on s’étonne encore de constater à quel point tous nos sens sont activés, permettant d’entendre le léger clapotis d’un filet d’eau courant sur le rocher, de humer une subtile odeur de sapin baumier, de percevoir le mouvement discret de la gélinotte cachée derrière les feuillages. Nos séjours en nature peuvent nous faire prendre conscience de l’importance d’être attentif à ce qui se passe autour de nous. Cela nous incite à en faire autant, de retour à notre quotidien.
Sentir ce qui se passe à l’intérieur
En développant sa capacité à mieux ressentir ce qui vient de l’extérieur, on acquière aussi une plus grande sensibilité à ce qui se passe à l’intérieur. La randonnée en forêt est une bonne illustration. Par exemple, sur un sentier escarpé et parsemé de roches, la personne qui est toujours hésitante avant de poser le pied en passant d’une pierre à l’autre peut prendre conscience d’une telle attitude en écoutant ce qui se passe à l’intérieur. Elle réalisera peut-être que dans sa vie, elle a de la difficulté à passer à l’action, à prendre des décisions, à assumer les risques. Cette saine habitude de porter attention à ses sensations lors d’activités de plein air est susceptible de se transformer en réflexe dans son quotidien.
Donner un sens à ce que l’on vit
Une fois que l’on prend davantage conscience de ce que l’on vit à l’intérieur, il faut ensuite en chercher l’origine. Pour cela, on doit parfois se lancer à la rencontre de parties de notre être qui sont dans l’ombre et que l’on n’aime pas porter à la lumière. Lors d’une sortie en groupe, une impatience démesurée engendrée par des skis de fond dont le fartage ne colle pas bien à la neige peut être, par exemple, le symptôme d’un besoin malsain d’être toujours le premier. Pour tirer profit d’une telle prise de conscience, il faut être prêt à chercher le pourquoi. Pourquoi est-ce important pour moi d’être le plus rapide ? Est-ce là ma façon habituelle de me valoriser ? Mon estime de soi repose-t-elle uniquement sur une comparaison avec les autres ? Voilà le genre de questions qu’il faut être prêt à se poser.
Relier entre eux les éléments de réflexion
Une démarche de croissance personnelle ne saurait être complète sans une quête de sens approfondie. L’étape finale consiste à faire des liens entre les différents éléments de réflexion pour en tirer des apprentissages significatifs et transférables à son milieu de vie. Différents outils peuvent faciliter cette exploration réflexive, dont le journal de bord.
En conclusion …
Un rendez-vous avec la Nature nous ramène inévitablement à nous-mêmes en autant que l’on adopte une attitude d’écoute et d’ouverture. Le plein air ne nous apporte pas de solution magique mais il nous aide à retrouver la force et le courage d’aller à la rencontre de nos problèmes plutôt que de chercher à les fuir.