Entrevue avec François Tremblay, député dans Dubuc.

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Le dépité François Tremblay rencontre les jeunes élèves de l'école Saint-Félix.

Dans le cadre du dossier portant sur le plein air et son impact sur la santé mentale, le Trait d’Union a rencontré le député François Tremblay. Propos recueillis par Cécile Hauchecorne.

Comment passe-t-on d’un travail à la SEPAQ à l’Assemblée nationale? Ces expériences professionnelles sont-elles complémentaires et si oui, en quoi?

Au cours de mes 8 années à la SEPAQ, j’ai entre autres siégé sur le comité de coordination, comme chargé de projet du parc marin Saguenay-Saint-Laurent. En parallèle, je continuais à travailler sur des projets en lien avec le parc terrestre, (Écoles en réseau, pêche blanche à Rivière-Éternité), ce qui m’a permis de me sensibiliser à toute la réalité du Bas-Saguenay. Ensuite, il y a eu ce poste de coordonnateur des communications pour la 48e finale des jeux du Québec. Une expérience très enrichissante sur une durée de trois années. Pour travailler sur ce genre de dossier, on pourrait dire qu’il faut du sens politique! Enfin, le saut en politique municipale comme indépendant sur le district 19, secteur Grande Baie. Mais pour moi, mon rôle, c’est toujours de l’engagement et de l’implication sociale, rencontrer les gens, essayer de trouver des solutions. L’élection dans Dubuc comme député, c’est la vie qui m’a amené vers ça, d’un mandat à l’autre, à travers l’engagement.

  • Beaucoup de changements radicaux au niveau du quotidien ont été demandés à la population durant la dernière année. Diriez-vous que dans vos fonctions de député, des changements ont également été instaurés, et si oui lesquels?

Dans un contexte chaotique comme vous dites, on voit très bien comment la société réagit, certains organismes ou individus vont bien le gérer, vont absorber la vague pour essayer de la relancer plus positivement, et on assiste à de belles réussites, de nouveaux projets qui voient le jour. On peut voir aussi que c’est plus difficile pour d’autres et c’est là que moi j’entre en ligne de compte. Communiquer de façon plus régulière avec les municipalités, le service de proximité, c’est définitivement la marque de commerce de mon équipe dans Dubuc, d’avoir une communication continue, pour moi c’est ça un rôle de député, établir des ponts avec les 13 municipalités de DUBUC, incluant l’arrondissement de La Baie, pour s’assurer que tous les projets qui sont en cours reçoivent des appuis constants. Je communique également avec les résidences pour personnes âgées, la popote mobile, le centre Mieux-Vivre. J’ai observé beaucoup de dynamisme au niveau des organismes communautaires, même si la pandémie rend leur travail extrêmement difficile. Quand le CLSC ou les bureaux de SAAQ étaient en péril, j’écris des lettres assez claires merci! J’écris aux différents ministres et je leur fais bien comprendre notre position en milieu rural, et à quel point le milieu rural a sa raison d’être. C’est Petit-Saguenay qui m’a sensibilisé là-dessus, et je pense aussi que le Québec est dû pour une réflexion collective sur l’avenir du milieu rural, les dernières grandes réflexions se sont tenues en 2002.

  • Le plein air est une source de santé inépuisable. Quelles actions avez-vous mises en place pour faciliter et augmenter son accessibilité ?

J’ai déjà collaboré sur des projets avec Pierre Lavoie pour rendre accessibles des équipements au mont Édouard pour les jeunes des milieux scolaires. Mon travail à la base, c’est d’avoir un lien étroit avec les municipalités, sinon les promoteurs d’évènements. La coupe de ski NorAm, on l’a appuyée fortement et ce n’est pas si évident de trouver du financement mais je suis assez proactif pour solliciter mes collègues ministres et leurs discrétionnaires. Avec Rémi Gagné, et son projet d’acheter les chalets du parc, il y a déjà des interventions qui ont été faites au niveau du ministre Pierre Dufour, pour une exonération de taxes sur tel segment, pour que la Sepaq absorbe des frais notariés, ça représente des coûts de 15 à 20 000 $. Ce sont des lettres que le député va écrire directement au ministre sur demande du maire, et qui portent fruit. Et sur le terrain, les projets de Francis Laroche, Sportif de rue avec Hugo Lapierre, je les ai toujours soutenus. À chaque fois qu’il travaille sur un projet, il a toute mon écoute et toute ma collaboration, même au niveau de l’aide financière. Et leur grande marche, je l’ai suivie en ligne, c’est courageux et exemplaire ce qu’ils font auprès des jeunes. Je leur ai envoyé des bas en alpaga! Si j’ai un segment de notre réalité sociale à cœur, c’est bien le communautaire, mes parents le faisaient avant moi et ils me l’ont transmis, et Francis sait clairement que s’il a d’autres projets, je vais répondre présent!

Mon rôle en fait, c’est de faire le pont entre les différents ministères et la communauté. Il y a plusieurs programmes qui existent ou qui arrivent de façon ponctuelles, qui ont émergés du contexte Covid, autant au niveau culturel, patrimonial que plein air, et mon rôle systématique à moi, c’est d’informer les différentes municipalités pour qu’elles aient accès rapidement à ces programmes-là, qu’on fasse le travail de suivi pour s’assurer qu’on rencontre les critères et une fois que c’est fait, et bien c’est de pousser et de s’assurer qu’on va avoir notre part de richesse collective, c’est ça le travail de député dans le fond!

Les problèmes de santé mentale connaissent une hausse fulgurante auprès des jeunes. Quelle est votre vision à long terme à ce sujet?

Au SLSJ, 11,3% de la population étudiante est diagnostiquée TDAH, et on parle à l’école secondaire de 28%. Ce qu’on rencontre comme réalité, c’est qu’en région, souvent par manque de ressources, on donne de mauvais diagnostics trop rapidement. Il faut davantage de concertation entre la famille, le milieu scolaire et un milieu professionnel bien outillé pour s’assurer de donner les bons diagnostics. Bien sûr, il ne faut pas oublier que la médication s’avère nécessaire dans certains cas, permet à des jeunes de mieux fonctionner.

Avec cette problématique de surmédicalisation, il est d’autant plus important de s’asseoir autour d’une même table avec les conseils des différentes écoles et voir dans quelles mesures on pourrait fusionner des services, collaborer davantage. Il va manquer deux ou trois élèves dans certaines écoles pour avoir accès à certains budgets X d’accompagnement d’un service professionnel? Les solutions, c’est ensemble qu’on va les trouver.

Envoyer les gens vers de la médication alors qu’on pourrait favoriser une approche humaniste, c’est un autre dossier sur lequel je travaille avec certains spécialistes de Québec, au niveau du cabinet de Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux.

Le rapport sur la surmédicalisation des jeunes TDAH vient d’être déposé à l’Assemblée nationale. Des actions suivront sous forme de programmes ou d’interventions directes au niveau des régions. Mon rôle va être de m’assurer des suivis.

Rapport TDAH