Il fait bon marcher à Petit-Saguenay

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Marc Ferland arpente été comme hiver les sentiers qui entourent son village de Petit-Saguenay

En donnant rendez-vous à Marc Ferland devant les bureaux de la municipalité de Petit-Saguenay, je ne sais pas trop vers où nos pas vont nous mener, mais ayant appris à connaitre la fougue verbale des Saguenois, j’imagine bien qu’il y aura au moins deux ou trois histoires pour agrémenter le parcours. La savane à Pierrot, le cap à Don Jean, le Tourniquet, juste à nommer ces sentiers et la balade commence dans ma tête …

« La savane à Pierrot, il y a déjà eu de l’exploitation forestière par-là, alors peut-être qu’il y avait un camp, mais rien de certain. L’origine du nom reste un mystère qui plane au-dessus des terres de Petit-Saguenay. Du sentier des Vallées, on accède à de magnifiques points de vue sur les vallées de la rivière du Portage et de la rivière Petit-Saguenay. Le cap à Don Jean, la maison en bas sur la 170, face au cap, c’était la maison à monsieur Don Jean Bernier. D’ailleurs, quand tu montes au belvédère, il y a une photo de lui, monsieur Don Jean. Du haut du cap, on voit même le fleuve quand s’est dégagé! » me confie Marc Ferland.

La marche à Petit-Saguenay, c’est une vraie activité sociale, le monde arrive de tout bord, tout côté avec un beau sourire, garde ses distances mais se demande d’où c’est que tu viens! Au fil des rencontres, nos pas nous mènent vers la piste de motoneige qui longe la rivière qu’on vient juste de traverser. Une petite marche agréable qui permet de continuer la conversation tout en découvrant les histoires du lieu.

« Depuis le début de la pandémie, on dirait qu’on voit encore plus de monde aller dehors, prendre une marche, le monde s’ennuie du monde! Beaucoup se sont fait imposer la solitude, entre 4 murs, ça ne tourne pas toujours rond. Moi la solitude ne me fait pas peur, je l’ai choisie, et puis j’ai la nature, poursuit mon guide de l’après-midi. Quand je suis en nature, le chant des oiseaux, le son d’un ruisseau, même le vent, c’est impressionnant comme ça rend heureux, on se sent vivant, ça régénère nos hormones du bonheur! La nature t’écoute, c’est une artiste aussi ! Tu peux prendre des photos et tu découvres des choses une fois rendu à la maison! »

Marc Ferland, un retraité marcheur bien sympathique, est natif de Petit-Saguenay. Après avoir travaillé à la scierie anciennement Joe Houde, il est entré en 1990 à Rio Tinto où il a passé 25 années. Mais pas question de déménager de Petit-Saguenay. Son père est originaire de Saint-Tite-des-Caps et sa mère, c’est une Fortin de Petit-Saguenay. C’est avec fierté qu’il me parle de ses ancêtres. « Mon grand-père Léon Fortin avait la ferme là où il y a le Léz’Arts maintenant. Martin Fortin, son fils, a ensuite exploité longtemps une ferme laitière dans cette bâtisse. »

Et c’est tout naturellement qu’un peu de philosophie de vie vient conclure cette belle promenade le long de la rivière Petit-Saguenay. « En haut d’une montagne, je me sens plus en contrôle, je ne sais pas, on dirait que … ce n’est pas de la domination … mais c’est comme une impression de grandeur qu’on ne retrouve pas sur le plancher des vaches. De voir au loin, ça ouvre l’intérieur! »