
La pluie tombe enfin ce matin sur le sol qui avait soif. J’essaie de décrire tranquillement le projet de notre ferme, pour vous le présenter, et pour le saisir en même temps! Comme s’il me fallait prendre un recul pour mieux voir! C’est si beau et si prenant!

Les cerisiers, les amélanchiers et les sureaux sont en fleurs dans la haie brise-vent; les oiseaux chantent de partout et les grenouilles peuplent les étangs conçus pour l’irrigation. Hier on a vu avec joie des chauves-souris survoler le terrain et des abeilles butiner dans les fleurs. On est quatre fous dans ce projet et tous débordés par l’ouvrage. C’est le début de la troisième saison pour l’équipe de la Ferme! Ça grouille de partout! Marie-Hélène Belzile et Jean-François Gravel s’affairent à préparer les parcelles de maraîchage, Jf Bernier prend soin des cochons puis moi des veaux et de la serre. Il y a de quoi faire de longues journées et ça ne prend pas un long protocole pour s’endormir le soir!

Les cochons rustiques, un mélange de Large black et de Red wattle, élevés au pâturage, se sont réfugiés pour la nuit dans leurs cabanes triangulaires et dorment en ronflant, collés les uns sur les autres dans la paille sèche.
Tantôt ils sortiront au sifflement de Jf qui les a entraînés comme le chien de Pavlov, à venir manger du grain de la microbrasserie. Puis ils vireront la terre avec leur groin et joueront dans la boue. C’est leur quotidien! Ils ont l’air bien!
Il y a aussi les veaux qu’on engraisse dans les champs. Pour l’instant, comme ils sont encore petits, ils vivent dans la grange et boivent du bon lait chaud deux fois par jour. Ce sont des veaux de différentes espèces récupérés des fermes laitières de la région – Jersey, Holstein, Angus et Blonde d’Aquitaine. Le troupeau de 12 veaux passe l’été avec nous, puis repart pour la boucherie tard en automne. Chaque année, je regarde les veaux partir avec la larme à l’œil…

En plus de les aimer, ils nous sont bien utiles ces animaux! C’est eux qui engraissent le sol tout au long des saisons! Leur fumier, mélangé à celui des poules et des chevaux du Centre équestre, est combiné à du bois raméal fragmenté (BRF). L’année dernière, avec la participation des élèves de l’école Fréchette, on a eu accès en plus à une belle quantité de feuilles mortes qui a servi de litière pour les cochons durant l’hiver. Les truies ont donné naissance à notre troupeau actuel dans les feuilles ramassées par les élèves! Puis on a ajouté ces feuilles au tas de fumier et de BRF! C’est ce compost qui est présentement utilisé pour aider les cultures à « profiter »! Les jeunes nous ont aussi aidé à ramasser la roche dans le champ qui servira de pâturage aux veaux l’été prochain! On a plein d’aide, de tout bord, tout côté!
Le compost est étendu dans les parcelles où on cultive sur une surface deux fois plus grande que l’année passée une trentaine de légumes différents, de cultivars variés. La serre est une jungle où poussent tomates, concombres, poivrons et quelques fleurs pour le plaisir des yeux!

Ainsi, fraises, framboises, asperges, fleurs d’ail, choux rave, laitues, mesclun, tomates, concombres, et tous les autres produits frais et délicieux en processus de certification biologique sont descendus au kiosque chaque jour de l’été et jusqu’à l’Action de grâce, environ. Le kiosque est ouvert en tout temps et vous pouvez vous procurer ces denrées de façon autonome! Les restants de jardins sont redonnés aux animaux… et puis la boucle est bouclée!
En fait c’est ça : j’essaie de décrire notre projet d’une façon linéaire, mais ça ne marche pas : c’est un système! Ou un arbre! Oui c’est ça : le projet de la Ferme d’en Haut, c’est un arbre!
Venez visiter notre site web pour réserver des parts de récolte ou de la bonne viande pour l’hiver : www.lafermedenhaut.com