La passerelle du Mont-Édouard, une histoire belle et efficace.

1246
Michel Tremblay en est à son 3e mandat au C.A de la Société de Développement de L'Anse-St-Jean. Crédits photos : Cécile Hauchecorne

Michel Tremblay, qui en est à son 3e mandat au C.A de la Société de Développement de L’Anse-St-Jean, se fait demander par ce même C.A de trouver des solutions concernant la passerelle. Cette dernière en bois, peu entretenue et donc devenue potentiellement dangereuse, avait été retirée deux années plus tôt.

« En enlevant cette passerelle, on enlevait par la même occasion l’accès au secteur de la Vallée des Bouleaux et de la Nord-Est, les plus beaux secteurs de la Province pour les sous-bois ! Il faut savoir qu’ici, on a une réputation de sous-bois extraordinaires, les gens de l’extérieur viennent juste pour ça ! » m’explique avec entrain ce fier bénévole de la station de ski.

« J’ai donc formé un comité de citoyens et de membres du C.A. On en parle dans les remontées et c’est ainsi que je rencontre Carl Laberge, le directeur de Port Saguenay qui me mentionne une ancienne passerelle de 100 pieds de long, en acier, qui a été déménagée et qui pourrait peut-être bien faire l’objet d’une commandite d’une valeur de 60 000 $. »

L’aventure commence !

Des transporteurs, des commandites, de nombreux partenaires entrent dans l’aventure, car il restait tout de même à réaliser, et ce n’était pas une mince affaire, le transport de cette passerelle sur son lieu d’opération. « C’est incroyable le nombre de contacts que tu peux avoir ici dans la montagne, il y a des contracteurs, des ingénieurs, des propriétaires de gros commerces, de grosses industries. Ces gens-là ne sont jamais sollicités, c’est eux autres qui sont venus me voir ! Ils ont entendu parler du projet dans les chaises ! »

Trois travailleurs du Mont-Édouard ont participé à la concrétisation de ce projet titanesque. « Il fallait préparer le terrain, la soulever, la déplacer, l’ancrer dans le roc et la mise en place de la passerelle n’aurait pas été possible sans eux », poursuit sur sa lancée Michel Tremblay.

Deux bulldozers et une grosse pelle mécanique

La passerelle devait être transportée en hiver, afin de remplir l’immense trou qu’elle surplombe de neige et être ainsi capable de la passer de l’autre côté. « En dedans d’un mois tout s’est enchainé très vite et très bien. D’anciens skis de machineries qui travaillaient à sortir le bois ont été trouvés dans une cour à scrape de Québec. On les a soudés en dessous de la passerelle géante! Les gars du Mont-Édouard, c’est pas des ingénieurs, c’est des ingénieux ! » s’exclame celui qui revit chaque instant de cette épopée en me la racontant.

Quand les gens se mobilisent tous ensemble, ça donne un résultat extraordinaire !

« Au tout début du Mont-Édouard, le chalet au sommet a été bâti bénévolement, des citoyens ensemble, pas des skieurs, vraiment des citoyens ensemble qui ont bâti ça et qui l’ont ensuite donné au centre de ski ! J’y étais et avec la passerelle, c’est ce que j’ai réessayé de faire, de ramener le citoyen de L’Anse au cœur du projet. Dans notre groupe, on était une douzaine de bénévoles avec 2 ou 3 citoyens du village qui ne skient même pas et qui sont venus aider. C’est ce sentiment d’appartenance que j’essaye de redonner avec cette histoire de passerelle ! »

Et pour les photos on fait comment ? je demande à la fin de cette énergisante entrevue. « Si tu veux je t’emmène en 4 roues là-haut tu pourras en faire ! »

Pas plus compliqué que ça, quand on a un beau projet en tête, c’est vrai que tout s’enchaine à merveille !