L’Anse-à-la-Croix de Saint-Félix-d’Otis

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Le Saguenay a toujours été une voie de communication essentielle et le demeure encore aujourd’hui. (Source Site de la Nouvelle-France)

La rivière Saguenay

Une voie de circulation millénaire témoin d’une occupation humaine unique

Depuis des milliers d’années, les peuples des Premières nations circulent sur cette longue rivière qu’est la rivière Saguenay, une rivière aux proportions démesurées, avouons-le, afin d’y vivre de ses ressources. Mais les premiers Européens ont également exploré cette rivière, et parfois avec crainte, avant de mieux la connaître.

Prenons le fondateur de la colonie de Québec, Samuel de Champlain, qui en 1603 remonte la rivière Saguenay jusqu’à la hauteur de Tableau. La description qu’il fait du territoire n’est pas vraiment très flatteuse. « Ce ne sont que terres de roches et de forêts. Jamais personne ne pourra s’établir », écrit-il dans ses mémoires.

Cependant, il suffit d’un arrêt à l’Anse-à-la-Croix, site actuel du Site de la Nouvelle-France et lieu de recherche archéologique depuis 1996, pour découvrir toute la richesse paléohistorique de ce lieu. Effectuées par le Laboratoire d’archéologie de l’UQAC, les fouilles nous apprennent non seulement que l’endroit a été fréquenté par les Premières nations, mais également par des Européens puisque l’on y a découvert des artéfacts datant de la période de contact (XVIIe siècle).

 Un lieu millénaire

Dans le plus récent rapport des archéologues (2020), on découvre que « sur la base des travaux antérieurs, les différentes occupations actuellement documentées à l’Anse-à-la-Croix s’échelonnent de la période paléohistorique à la période historique.

En effet, selon les données recueillies durant les étés 1996 à 2019, nous sommes en mesure d’affirmer que les terrasses où se trouvent les sites DcEp-1, DcEp-4, et peut-être la station C de DcEp-5, auraient été fréquentées dès le troisième, voire le quatrième millénaire avant Jésus-Christ. »

Sur un autre site, on y a découvert des perles de verre, des pierres à fusil, de la chevrotine, des cendrés ainsi que divers objets en métal (boutons, clous, haches, etc.) témoignant d’une occupation lors de la période de la traite de la fourrure, plus ou moins entre 1650 et 1750, soit au cours d’une période antérieure à la colonisation.

Conjointement à ces objets de facture européenne, ont également été découverts des artéfacts qui témoignent de la tradition lithique des Premières Nations. Sur un des sites, les témoins archéologiques révèlent la présence des Premières Nations lors de la période protohistorique, au moment où les groupes algonquiens étaient les seuls à fréquenter le Bas Saguenay.

D’ailleurs, l’intervention archéologique à l’Anse-à-la-Croix est l’un des premiers exercices de fouille à long terme dans le Bas-Saguenay. Mais pourquoi ce lieu est-il si foisonnant au niveau archéologique ?

« L’Anse-à-la-Croix est l’une des nombreuses anses entre La Baie et Tadoussac qui, à première vue, constituent des oasis entre les pics escarpés du fjord. Or, les observations des dernières années démontrent que tout au plus une dizaine de ces anses présente les caractéristiques nécessaires à une occupation même brève des lieux. » Ce sont ainsi plus de 200 000 artéfacts qui ont été trouvés à l’Anse-à-la-Croix.

Un site exceptionnel

Ces découvertes archéologiques n’auraient pu être possibles sans la précieuse collaboration des dirigeants du Site de la Nouvelle-France au fil des ans. Il y a maintenant un lien fusionnel entre la mission du Site de la Nouvelle-France en tant que lieu touristique de transmission historique et culturelle et ces recherches archéologiques qui nous permettent de mieux comprendre la vie de ceux qui y ont séjourné.

Que vous soyez amateurs d’histoire, d’archéologie ou de notre culture du XVIIe siècle, le Site de la Nouvelle-France saura combler votre curiosité par des rencontres avec des personnages d’époque, mais également avec celles d’archéologues chevronnés et passionnés de leur métier.

Le Site de la Nouvelle-France est fin prêt à vous accueillir cet été avec ses 13 nouveaux bâtiments créés à l’origine pour la série télé américaine Barkskins, mais également avec sa tyrolienne à virage surnommée La grande traversée.

Petits et grands, venez vivre une expérience unique au Site de la Nouvelle-France et profitez-en pour y découvrir ou redécouvrir le riche passé de cette anse millénaire.