Le suivi du faucon pèlerin

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Garde parc au pied des falaises du cap Trinité au Parc national du Fjord-du-Saguenay
Maxime Saunier, garde-parc technicien au parc national du Fjord-du-Saguenay, lors d'un inventaire des sites de nidification du faucon pèlerin. Crédit photo : Jacinthe Croteau

Le faucon pèlerin est l’espèce emblématique du parc national du Fjord-du-Saguenay. En tant qu’oiseau de proie le plus rapide de la planète, il peut piquer à une vitesse impressionnante de 300 km/h pour capturer ses proies. Puisqu’il n’est pas particulièrement friand de nos hivers québécois, il quitte la région en automne et revient au printemps pour se reproduire.

À noter que le faucon pèlerin a failli disparaître au milieu du 20e siècle en raison de l’exposition aux pesticides tels que le DDT (Dichlorodiphényltrichloroéthane). Ces substances affaiblissaient les coquilles des œufs, entraînant une diminution dramatique du taux d’éclosion. Heureusement, le Canada a restreint l’usage du DDT dès 1969. Entre 1976 et 1994, 256 fauconneaux élevés en captivité ont été relâchés dans la vallée du Saint-Laurent pour assurer la survie de l’espèce au Québec méridional.

Depuis près de vingt ans, l’équipe du parc national du Fjord-du-Saguenay effectue le suivi et l’inventaire des nids de faucons perchés sur les parois du Fjord, à l’aide de leur célèbre zodiac Falco, dont le nom tire son origine du latin et signifie faucon.

En avril, le faucon pèlerin commence sa période de reproduction. En règle générale, le couple privilégie un site de nidification à même une corniche couverte de végétation, protégée d’un surplomb et orientée au sud pour profiter des rayons du soleil. Les garde-parcs utilisent des chants reproduisant les sons de faucon pour attirer les adultes et localiser les nids. Cette méthode, autorisée uniquement à des fins scientifiques, permet de suivre les faucons sans les perturber.

En juin, les œufs éclosent. En moyenne, les fauconneaux sont prêts à voler après 28 jours, même si les premiers vols sont souvent saccadés et hésitants. À la fin de l’été, les faucons et leurs jeunes entament leur migration vers le sud, avec l’espoir de revenir au même site de nidification le printemps suivant.

Dans les premières années du suivi, on enregistrait en moyenne six nids par été. Ce chiffre a grimpé graduellement au fil des années pour atteindre une dizaine en 2020. En 2022, l’équipe a recensé une diminution du nombre de nids, qui est retombé à six. Les raisons expliquant cette chute n’ont pas encore été déterminées. C’est pourquoi, dès 2025, l’équipe du parc envisage d’élargir ses études aux falaises de l’arrière-pays du Fjord-du-Saguenay dans le but d’approfondir ses connaissances sur cet oiseau exceptionnel.