Les garages de nos villages sont lieux de rassemblement.

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À Rivière-Éternité, le garage de Jacques Gagné, qui a succédé à son père en 1977, est également un lieu historique puisque c’était la première chapelle du village.

Les garages privés, à même la maison, à côté, un peu en retrait sont des lieux de rassemblements traditionnels aussi importants que la cuisine. Le samedi, les hommes de la famille et les amis s’y réunissent sous le prétexte de réparer, changer une pièce ou demander un conseil. Avoir un garage est un plus ! 

C’est là que l’on fait l’épluchette de blé d’inde, la fête des amis, c’est le lieu de rencontre des bricoleurs, des mécaniciens, des chasseurs, l’on y cuisine même !  Les garages familiaux contribuent au bonheur de plusieurs couples et familles ! Club masculin (mais où les femmes sont bienvenues), c’est un lieu de rassemblement convivial tout en étant privé. La porte est ouverte, le frigidaire garni de boissons diverses, il y fait bon s’arrêter. On te reçoit sans façon, en Big Bill et veste à capuche. On se dit les vraies affaires. Ce qui se dit au garage, reste au garage. Il y fait chaud de fraternité.

Les garages de nos villages

Semblablement sont les garages commerciaux de nos villages, indispensables lieux de rassemblement. Les clients, les habitués, parlent le même langage, la langue des moteurs et de la mécanique, signe d’une appartenance, mais aussi la langue de l’amitié, des liens qui se tissent au fil du temps, au fil des réparations…   On y passe pour changer ses pneus mais on y reste toujours un peu, car c’est convivial. En quelques minutes, on est à jaser.  Théâtre de la vie du village, on demande, on apprend les dernières nouvelles, on se confie, on écoute les habitués qui racontent les petits riens qui font une journée. Nos garages sont des endroits simples où les gens sont authentiques. C’est pour cela qu’il y fait bon !

Dans le village, tout le monde connaît le garagiste. On va le consulter pour un achat, pour une réparation, pour une estimation. Personnalités indispensables, les garagistes ont fait le choix de travailler beaucoup d’heures pour servir la population du Bas-Saguenay. Ils savent nous accueillir et nous écouter afin de nous offrir le meilleur service.

Mathieu Bouchard et sa fille Laurence.

Il y a déjà eu plusieurs garages à L’Anse-Saint-Jean, les garagistes Aurélien Pelletier, Aurélien Houde et  André Boudreault en ont vu passer des chouenneux. Maintenant, il reste le garage de Mathieu Bouchard, mécanicien depuis 2008 qui a repris celui d’Aurélien Houde en 2019. Chez AMB, on est mécanicien depuis 4 générations. « Mon grand-père, mon père, moi et maintenant, ma fille Laurence », annonce fièrement Mathieu. Une affaire de famille, puisque le client est accueilli par Jannick, sa femme. Un mini lieu de rassemblement où l’on se sent bien.

À Rivière-Éternité, le garage de Jacques Gagné, qui a succédé à son père en 1977, est également un lieu historique puisque c’était la première chapelle du village. Dans ce lieu atypique aux longues fenêtres devenu garage en 1965, le chaland s’attarde, pique une jasette. Un seul garagiste, mais plusieurs chouenneux.

Éric Lavoie est devenu propriétaire du garage en 1995 mais y travaille depuis 1986. Ici avec son neveu Guillaume.

À Petit-Saguenay, Éric Lavoie est devenu propriétaire du garage en 1995 mais y travaille depuis 1986. Épaulé par son neveu Guillaume, ils forment un trio efficace avec France, la sœur d’Éric. Celui-ci me confie : « Depuis la pandémie, y’a moins de vie.  Avant, avec les chouenneux, j’avais toutes les nouvelles. Maintenant, c’est plus tranquille. Heureusement, les chauffeurs d’autobus scolaires viennent presque chaque jour. On échange des nouvelles et des services. »

J’aime les garages. Et vous ?