L’histoire d’un village passe par la naissance des chemins et la mise en place de ponts permettant de franchir les obstacles que sont les rivières et les ruisseaux si nombreux au Bas-Saguenay. Ces ouvrages permettent de créer des liens entre les habitants et les communautés. Pour mieux les apprécier, il faut souvent avoir eu peur de les perdre.
Le pont enjambant la rivière Éternité a une histoire bien intéressante. En 1924, la route carrossable s’arrêtait à Saint-Félix, un chemin continuait bel et bien mais s’il était relativement praticable en hiver, aux autres saisons, c’était toute une aventure de se rendre à Rivière-Éternité. Les historiens signalent l’existence d’un pont dès 1930 qui fut couvert en 1942. Endommagé par un camion de la compagnie Granit d’Alma le premier juin 1959, le pont s’écroulera quatre jours plus tard. Il est reconstruit tel qu’on le connaît aujourd’hui et se fait oublier jusqu’au 1er juillet 2023 lors de l’affaissement de la route 170. Pendant plusieurs jours, il a fallu emprunter des chemins de traverse. Le pont est un ouvrage qui s’oublie tant qu’il se franchit facilement. On n’y pense pas, mais sans lui, l’isolement devient criant et c’est là qu’il apparaît indispensable.
À Rivière-Éternité, de nouveaux chemins aux noms évocateurs naissent et grandissent. Le chemin des Colibris, nommé si justement par la présence de ces minuscules oiseaux, se développe lentement mais sûrement sur l’ancien site du terrain de camping de Pierre Bergeron. L’achat du terrain par la municipalité a permis de revitaliser le secteur et sur 8 terrains, 5 sont déjà vendus. Les acheteurs ont trois ans pour se construire et nul doute que les colibris seront symbolisés ! Également rattaché au chemin Sainte-Thérèse, le sentier des 5 frères, si justement dénommé par les frères Pelletier, est déjà bien occupé par de nombreux chalets. Nommer un territoire est une façon de se l’approprier. Dans le cas de la rue des Archanges, c’est un clin d’œil à une passion de la famille Bouchard.
La petite histoire des chemins est passionnante et permet de comprendre la vie de nos ancêtres. Parfois, c’est une question d’entretien des routes. D’abord rattaché à Rivière-Éternité, le canton de Périgny fut annexé à l’Anse-Saint-Jean en 1977 pour une question d’entretien des chemins. Par contre, le lac Périgny restera annexé à la nouvelle municipalité de Rivière-Éternité (1974) officialisée en 1978. Cet ancien site du centre Do Ré Mi deviendra un endroit prisé de villégiature. On y retrouve dix chalets dont deux habités à l’année.
La municipalité de Rivière Éternité a plusieurs projets dans sa besace, la cartographie de son territoire n’a pas fini de changer. À suivre donc !