Lorsque l’on pense à l’environnement, peu de gens pensent aux ferrailleurs comme Sylvain Boudreault. Pourtant, la question de la récupération des métaux est bien un enjeu d’importance qui se retrouve au cœur du mouvement écologique global.
Bien des activistes environnementaux semblent avoir la bonne réponse pour « sauver » notre planète. Toutefois, lorsque vient le temps de poser des gestes concrets en protection de l’environnement, ils sont plus rares, ceux qui passent à l’action concrètement. Pour Sylvain Boudreault, les Trois « R » du mouvement écologique ne sont plus un secret, il en a fait son métier. Chaque jour, il se lève pour recycler, réutiliser et redonner une deuxième vie à la ferraille qui nous encombre, et ce, gratuitement ! Voilà une manière honorable de gagner sa vie.
Avec les années, monsieur Boudreault a ajusté ses méthodes pour récupérer mieux et plus de types de matériaux. Maintenant, il est en mesure de faire la récupération de certains éléments non-ferreux comme les batteries et les pneus. Peu de gens savent que les pneus ne lui redonnent rien, car il n’en vend pas ! Seules les jantes rapportent de l’argent, et c’est beaucoup de travail pour bien peu de revenus. Il lui faut investir pour rencontrer des normes toujours plus hautes ou pour aller chercher quelques sous de plus.
Lorsqu’on lui demande les motivations qui le poussent à se lever le matin pour aller travailler, il sait très bien quoi répondre. Sylvain est un esprit libre qui désire être son propre patron. Loin de lui l’idée de faire du neuf à cinq, cinq jours sur sept. Il est entrepreneur depuis longtemps et pour lui aucune autre voie n’est envisageable pour générer de l’argent.
C’est aussi très valorisant : « quand je vais chercher des monstres chez des personnes âgées, ça leur donne un véritable coup de main et ils sont très reconnaissants. Ils n’ont pas à attendre la date de ramassage du printemps pour libérer la place ! »
Il lui arrive aussi très souvent de conscientiser les gens sur les risques environnementaux que peuvent représenter les vieilles carcasses d’automobiles qui se dégradent tranquillement :
Il y en a beaucoup qui attendent longtemps avant de faire retirer ces vieilles carcasses : « ils ne savent pas toujours que la panne à l’huile peut percer et contaminer le terrain. Après, oublie ça la culture maraichère, si t’essaies de vendre à un agriculteur, c’est fini ».
Alors, oui, il retire de l’argent en récupérant, en recyclant et en redonnant une deuxième vie aux objets ferreux ou non qu’il collecte. À bien y penser, il est peut-être plus tourné « vert » que bien d’entre nous en ce qui a trait à l’avenir!