Vous l’avez peut-être remarqué, la Maison des Jeunes du Bas-Saguenay était en grève les 2 et 3 novembre derniers. Sur la porte barrée, on pouvait lire «Fermé pour cause d’austérité : On ferme pour rester ouvert!».
L’austérité est un sujet qui fait couramment la manchette ces derniers temps. Toute la fonction publique est mobilisée pour contrer la dégradation des conditions de travail, mais surtout pour renverser les coupures budgétaires qui compromettent la qualité des services publics.
En effet, les organismes communautaires considèrent que la qualité des services offerts s’en trouve immanquablement affectée : augmentation du temps d’attente à l’hôpital, plus d’élèves par classe, moins d’activités parascolaires, des organismes communautaires qui ferment ou doivent réduire leur couverture de service.
Or donc, la Maison des Jeunes était en grève, mais ce n’était pas pour chômer! L’équipe s’est vaillamment rendue à La Baie le lundi 2 novembre pour manifester avec les autres organismes communautaires de La Baie et du Bas-Saguenay. Plus de 60 personnes vêtues de gilets de sauvetage dans les rues ont entonné «Couillard change de cap, on va s’échouer» jusqu’au bureau du député Serge Simard.
L’équipe de la Maison des Jeunes était également au rendez-vous le lendemain à St-Félicien, lors d’une manifestation d’environ 250 personnes rassemblant cette fois tout le milieu communautaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le ministre Couillard, bien qu’au courant à l’avance de la tenue de cette manifestation, n’a pas voulu recevoir les manifestants et les manifestantes à son bureau.
Si le milieu communautaire est mobilisé, c’est parce que les organismes peinent à répondre aux besoins et que les nouvelles conditions empirent la situation. La Maison des Jeunes du Bas Saguenay a de la difficulté à joindre les deux bouts, malgré tout le dévouement de son équipe et les campagnes de financement réalisées chaque année (repas bénéfices, vente de billets, récolte des canettes, etc.).
Comme bien d’autres maisons des jeunes au Québec, elle fonctionne aussi à effectif réduit, comptant sur les subventions salariales pour embaucher temporairement de nouveaux animateurs et de nouvelles animatrices, qui ne sont là que pour un très court laps de temps, de 10 semaines à 6 mois.
Ayant à cœur de continuer à offrir aux jeunes de la région un endroit bien à eux où se rencontrer, faire des projets et pratiquer toutes sortes d’activités qui les encouragent à s’accrocher à leurs passions, la Maison des Jeunes du Bas-Saguenay compte rester alerte. La mobilisation se poursuivra tant que les demandes n’auront pas été entendues.