Restructuration au Mont-Édouard.

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Rencontre avec Sylvie Patoine et Guy Bélanger.

En juillet dernier, la nouvelle tombait comme une brique, le centre de ski du Mont-Édouard se mettait sous la protection de la loi sur la faillite. « Cela ne s’est jamais vu dans le monde municipal, mais au vu des montants à rembourser et des limites financières de la Municipalité, il n’y avait pas beaucoup d’autres choix ! », commente Guy Bélanger, nouvellement membre au Conseil d’Administration de la Société de développement de l’Anse-Saint-Jean et mandaté par le Conseil pour mettre en place un Comité Vision-Pérennité afin de présenter avant la fin 2023  un plan de restructuration financière et un Plan Stratégique sur cinq ans. 

À partir du moment où une organisation devient insolvable, elle n’est plus maître du jeu, ce sont ses créanciers ! Avec cette loi, le Conseil garde le plein contrôle de la Société le temps de présenter dans un délai relativement court une proposition de restructuration à ses créanciers

C’est ici qu’intervient Sylvie Patoine, professionnelle en planification stratégique à la retraite. Elle met en place trois consultations publiques qui attirent en tout 150 personnes. Un plan de restructuration est ensuite présenté le 19 août devant 300 citoyens. « L’idée était ici de trouver des solutions pour rentabiliser la station, financer un programme d’immobilisation rendu nécessaire par le vieillissement des équipements, augmenter ses journées ski en allant vers un projet beaucoup plus porteur qui engloberait le Bas-Saguenay et ses attraits et  créer un centre Prescri-Nature, une idée de Dorice Boudreault, médecin et native de l’Anse-Saint-Jean, possiblement en partenariat avec les communautés autochtones, et pourquoi pas l’UQAC et son programme Innovations par la Nature et l’Aventure », souligne celle qui est devenue sans trop s’en apercevoir bénévole à temps plein du jour au lendemain !

« Cette proposition a permis d’obtenir des résultats au-delà de nos espérances, puisque les créanciers ont décidé le 5 octobre dernier de passer l’éponge. La station aura à verser 50 000 $ pour effacer une dette de 1 300 000 $ », annonce Guy Bélanger qui mentionne que ce processus audacieux s’est conclu plus positivement qu’anticipé au départ.

Le travail de restructuration peut maintenant commencer

Premier objectif, recueillir au minimum 1,5 million $ avant le 31 janvier 2024 afin de procéder à des investissements de 5 millions pour la mise à niveau des équipements et le développement des infrastructures.

Une OBNL, Les Amis du Mont-Édouard, est créée afin de mettre en œuvre une campagne de levée de fonds. Elle devrait tout bientôt être en mesure d’émettre des titres de créances en vertu d’un programme d’obligations communautaires à tous ceux qui désireront soutenir le centre de ski. Avec un fiduciaire comme Desjardins, un comité de la levée de fonds formé de 3 personnes dirigé par Jacques Chouinard, trois co-présidents d’honneur de campagne prestigieux, Dominique Gilbert, chef du conseil à Mashteuiatsh, Jean-Yves Bourgeois, Premier vice-président Services aux entreprises de Desjardins et Pierre Lavoie que l’on ne présente plus, cette action semble bien partie.  Les « C’est l’affaire de tous ceux qui sont motivés par la pérennité de notre station de ski de participer à cette levée de fonds », rappelle Guy Bélanger qui indique que les Amis du Mont Edouard ont déjà plus de 1500 membres inscrits  sur leur site internet (www.lesamisdumontedouard ). L’aide des municipalités avoisinantes ehttp://www.lesamisdumontedouardt de la MRC du Fjord-du-Saguenay sont également des conditions essentielles à la réussite du programme d’émission obligataire communautaire.

En Assemblée Générale, le 15 décembre prochain, sera présentée la nouvelle structure partenariale qui gérera dorénavant le Mont-Édouard. La Société de développement, qui fait partie du périmètre comptable de la municipalité sera dissoute pour faire place à trois entités distinctes, la Société du Mont-Édouard, une OBNL qui va récupérer les actifs et la gestion de la station, la municipalité de l’Anse-Saint-Jean et les Amis du Mt-Édouard.

« La réussite de cette entreprise découlera d’une combinaison de plusieurs facteurs : le sérieux du plan, la mobilisation et l’investissement personnel de tous les gens, la compétence des bénévoles et le désir de garder la station publique. Il faut penser également que les gens ne donneront pas maintenant des chèques, ils vont s’engager à, parce que tant et aussi longtemps que la campagne de levée de fonds ne sera pas finalisée, les gens devront juste signer l’engagement d’un montant », poursuit Sylvie Patoine somme toute optimiste.

De son côté, Guy Bélanger semble d’ores et déjà très impressionné par le travail accompli : « Si on réussit ce plan-là, je vous le dis, on va faire les manchettes parce que c’est une première, jamais une OBNL a réussi le tour de force de pouvoir émettre des obligations communautaires de cette importance sans tomber sous le contrôle de l’Autorité des Marchés Financiers.  C’est très audacieux ce que l’on fait en ce moment. On instaure une nouvelle structure qui va permettre, on l’espère, d’assurer la pérennité du Mont-Édouard. Et ce n’est pas simplement notre ténacité à trouver des solutions financières qui sera garante de réussite, maintenant l’essentiel se fera avec la mobilisation des citoyens. »