Par où commencer ? C’est la question que l’on se pose inévitablement quand il s’agit d’écrire un texte sur les travaux entrepris cet été à la station de ski du Mont-Édouard.
Il y a tout d’abord toute la mécanique des remontées, les sièges, les tours et les motrices qui ont connu une mise à niveau complète. Le système d’enneigement,quant à lui, double sa capacité avec l’installation d’une nouvelle pompe et six canons à neige supplémentaires. Du coup, dans les bureaux de la station, on pense ouvrir dès le début décembre, même fin novembre si dame nature le veut. C’est que maintenant, en trois jours seulement, on est capable d’enneiger la familiale à partir du sommet. « Actuellement, on peut également enneiger la 7 au complet, ce qui nous permet d’offrir une très belle intermédiaire à notre clientèle,» souligne Claude Boudreault, directeur général qui entame sa 5e saison avec entrain.
Du côté des parcours, une nouvelle piste de compétition est prête à suivre le processus d’homologation par la Fédération Internationale de Ski pour le Super Géant. Pour son aménagement, il a été tenu compte des inquiétudes soulevées par la population lors des consultations publiques de l’automne dernier. Le parcours a été modifié et la montagne n’a pas été brisée. Au départ de la 4, cette piste ne traverse finalement aucun sous bois et un tunnel alpin a été installéen dessous de la piste de compétition,au niveau de la remontée B, afin de permettre aux skieurs de continuer à descendre la 3 comme d’habitude.
Le projet du haute-route n’est pas encore complété, mais avec cet été se termine la première des trois phases : 25 hectares d’aménagement offerts et 4 kilomètres de pistes d’ascension. L’année passée, c’était l’étape pilote avec 5 hectares et la réponse a été au-delà de toute espérance. « On s’attendait à 150-200 inscriptions et finalement ona dépassé les 600,dont 70 % viennent d’autres régions, poursuit Claude Boudreault. On répond à notre objectif qui était de chercher une nouvelle clientèle tout en étendant la notoriété de la station sur le reste du Québec, de l’Ontario et même au nord des États-Unis. » Le Mont-Édouard demeure la seule station alpine à offrir un tel produit au Québec. De plus, les adeptes peuvent y aller en autonomie, puisque le service de guide est offert mais pas obligatoire.
Une nouvelle piste a été aménagée entre la 4 et la 6, une piste expert de 1,4 kilomètre, triple losange noir, avec un mur dès son départ. Cette piste à bosses avec une partie à 40°, juste à la limite des avalanches, demeure la seule extrême de sa catégorie au Québec. Pour l’instant, l’équipe du Mont-Édouard l’appelle le Mur, ce qui en dit long sur la chose !
Une nouvelle dameuse est arrivée, le parc de dameuses est ainsi refait à neuf. Le secteur hors-piste Nord-Est et Quatre-Temps a tout été réaménagé pour offrir dorénavant un versant complet de sous bois. Enfin, il y aura un tapis d’embarquement, avec un opérateur de remontée, mais la chaise ne sera plus donnée manuellement. Ce tapis va permettre un meilleur confort pour l’utilisateur, mais aussi une vitesse constante et beaucoup moins d’arrêts, ce qui va permettre de se rendre au sommet en 10 minutes.
Le Mont- Édouard est enfin la seule station de ski au Québec à avoir une entente de tarification avec Hydro Québec. Cette entente, négociée l’an dernier, prévoit un rabais de 30 % sur les tarifs habituels, ce qui est très loin d’être négligeable.
La station a roulé avec 15 à 17 employés tout l’été : bûcherons, soudeurs, peintres, etc.Les travaux gérés en régie interne, ont permis de respecter les budgets et de créer de l’emploi localement. Tous ces travaux se déroulent avec le montage financier planifié depuis les deux dernières années et qui prévoyait 2 millions d’investissement.
Avec toutes ces nouveautés, la station du Mont-Édouard reste tout de même une des stations les moins chères du Québec. Avec un forfait familial à 79 $ pour deux adultes et deux enfants, les gens appellent de partout dans la province. À ce tarif, une personne seule ne peut même pas aller au Massif !
«Notre objectif : offrir de nouveaux produits, suivre l’évolution du marché, se renouveler. On est régional, on est loin des grands centres, donc il faut avoir un attrait. Le développement du secteur haute route découle de ces constats. Et on veut être prêt, pas seulement au niveau des équipements, mais aussi au niveau du personnel et des formations à suivre. Cela n’empêche pas d’être accessible à tous, le ski doit rester une pratique populaire et familiale. » conclut Claude Boudreault avant de retourner vers ses multiples défis !