Tout seul ensemble

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Cette crise sanitaire le confirme, on sait très bien s’organiser par nous-mêmes au Bas-Saguenay. Que ce soit un état d’esprit, une culture héritée des premiers colons ou un contexte de diminution des services de proximité, la solidarité et la résilience sont garantes du bien-être de la population.

Ainsi, dans chacune des municipalités, très rapidement, des cellules de crise et comités de bénévoles se sont mobilisés. Les personnes de 70 ans et plus sont rejointes chaque semaine par téléphone. Les besoins matériels et les états d’âme sont suivis de près, des actions sont mises en place.

Du côté de L’Anse-Saint-Jean, ce sont près de 270 personnes rejointes par téléphone de façon hebdomadaire par une équipe de 13 bénévoles. « Cette initiative permet de faire un tour d’horizon au niveau de la santé et du moral de la population qui doit rester à la maison, explique Lucien Martel qui se charge également d’appeler certaines personnes. C’est un suivi très personnalisé qui s’opère auprès des familles, mais aussi des services, avec une très belle collaboration du CLSC. »

À Rivière-Éternité, un petit cahier de jeux a même été conçu. C’est Thierry Ménard, intervenant auprès des aînés au Bas-Saguenay, qui se charge de les distribuer. En effet, ce dernier a mis en place une initiative originale en émettant des constats d’affection ! Il rejoint les personnes âgées par téléphone et leur propose une rencontre de balcon à trottoir, permettant un contact plus direct… et la distribution de ces fameux petits cahiers de jeux. Du côté de la municipalité, Rémi Gagné se félicite : « La population respecte très bien les consignes de distanciation sociale et de confinement. Notre travail à la municipalité, c’est de réconforter en organisant du mieux que l’on peut cette période particulière, en référant les personnes aux bons services. »

À Petit-Saguenay, Ginette Côté nous explique que ces appels hebdomadaires sont attendus et permettent de mieux expliquer les mesures de confinement, de rassurer : « On se rend compte qu’on est bien chanceux de vivre dans un petit milieu, on sait ce qui se passe et rapidement les besoins sont réglés. Cette période permet à bon nombre de citoyens de prendre du recul par rapport à leur mode de vie, de redéfinir leurs priorités. »

Ce qui est certainement plus préoccupant, c’est la survie des petites entreprises qui existent aussi grâce au tourisme. À L’Anse-Saint-Jean, ce sont près de 125 000 visiteurs qui viennent chaque été, que va devenir l’épicerie de Rivière-Éternité si les portes du Parc restent fermées, et les restaurants, les auberges, les artisans, les entreprises de plein air. « On est très fiers de tous nos commerces, de ces entreprises locales qui font de très belles choses, et qui ont su s’adapter rapidement à la situation. Alors il va falloir faire preuve d’une grande solidarité ici aussi, car les encourager devient primordial pour le bien-être de toute la population du Bas-Saguenay », conclut Lucien Martel, déterminé.