C’était une de ces matinées de novembre. On s’était retrouvées chez Joëlle, au Jardin des Défricheurs. La neige n’était pas encore arrivée, mais le froid s’était bien installé pour l’hiver. Cécile nous annonce le thème du numéro de décembre : la transmission. Wow. Tout un sujet ! « Mais c’est quoi la transmission ? ».
On ouvre le gros Larousse et on apprend que, transmettre c’est tout simplement faire passer quelque chose de quelqu’un à quelqu’un d’autre. Si on creuse un peu plus notre réflexion, c’est quoi ce quelque chose et ce sont qui ces quelqu’un ? Ce quelque chose peut prendre différentes formes: un bien, un objet, un pouvoir, un message, un savoir ou même un usage. Ces quelqu’un peuvent eux aussi prendre différents visages. Une personne d’une génération peut transmettre à une personne d’une autre génération, comme un enfant qui apprend à son grand-père comment utiliser sa nouvelle tablette connectée, après que ce dernier lui ait appris à manier la canne à pêche. Une personne peut transmettre sa culture et ses traditions à un étranger de passage, et vice versa. Un professeur peut transmettre sa passion et son savoir à ses étudiants, qui peuvent à leur tour porter un regard neuf sur certains enjeux. Bref, la transmission définit finalement la plupart de nos échanges, qu’ils soient physiques ou verbaux.
On ferme le gros Larousse. On boit notre café pour se réchauffer. Chacun à l’air dans ses pensées. « C’est vraiment inspirant, mais ça serait quoi la spécificité de la transmission chez nous, au Bas-Saguenay ?» Nos villages partagent une histoire commune que l’on continue d’écrire, et des enjeux partagés pour lesquels on peut s’entraider. En fait, transmettre c’est aussi faire parvenir un phénomène, comme l’air qui transmet le son. Le Trait d’Union est un vecteur de transmission finalement. Notre journal transmet l’information d’un village à un autre, comme leurs innovations et leurs événements, afin de s’enrichir mutuellement et toujours rester en contact, malgré la distance qui nous sépare. Distance accrue en hiver, dirons-nous.
« Ce thème est parfait pour le numéro de décembre !» La période des fêtes, c’est l’ère de la transmission par excellence. Ces rassemblements en famille où l’on écoute les contes et les anecdotes de nos grands-parents, où l’on raconte ce qu’on a appris à l’école à nos oncles et tantes et où l’on assiste à une pièce de théâtre de la grande littérature jouée par notre enfant. Ce sont autant d’exemples de lieux de transmission éphémères et essentiels.
Nous rendons certains vecteurs de transmission permanents. On peut penser notamment à l’école forestière et la distillerie de Ferland-et-Boilleau, ou encore les Ateliers des Savoirs Partagés au Petit-Saguenay. On en a des idées à la pelle à vous partager. Prêt à être un récepteur de transmission ? Tournez la page !