Le 11 avril dernier se signaient les papiers officiels du transfert de l’épicerie Amyro, véritable institution au cœur du village de L’Anse-Saint-Jean. L’entreprise qui jusque-là était gérée par 3 associés va maintenant pouvoir compter sur une équipe de 8 partenaires. Pour mieux comprendre les tenants et aboutissants de de ce transfert d’entreprise, le Trait d’Union a rencontré Roberto Gagné, propriétaire depuis le début, Guylaine Boudreault, propriétaire-associée depuis 25 ans, et Marianne Bouchard, Tony Bergeron, Noëlle-Émilie Gagné, tous trois faisant partie de la relève.
Pour ceux qui ne le savent pas encore, Amyro c’est l’acronyme du nom des cinq partenaires qui, le 7 mai 1984, ont racheté l’épicerie à un certain Louis-Henri Boudreault. Antonin Gagné, Magella Côté, Yvan Gagné, Roberto et Rodrigue Gagné devinrent alors les fiers propriétaires d’une épicerie qui, depuis, n’a cessé de s’épanouir. « Le monsieur avait tout de même 73 ans. À l’époque l’épicerie était toute petite, il y avait deux autres commerces dans la bâtisse, un magasin de meubles et la Caisse populaire », se souvient Roberto. Au fil des années, l’épicerie a grossi, diversifié ses produits, voulant toujours mieux répondre aux besoins de sa clientèle.
Les nouveaux associés, de leur côté, se mettent en action en janvier 2017. Dominique, Tony, Marianne et Noëlle-Émilie, les quatre principaux associés et leurs conjoints respectifs, partenaires financiers et soutien technique, commencent à envisager plus concrètement leur transition professionnelle. Car si Noëlle-Émilie et Dominique travaillent déjà toutes les deux chez Amyro, de son côté Marianne occupe, pour l’instant encore, un emploi à la Caisse Desjardins du Bas-Saguenay, alors que Tony a quitté le travail qu’il occupait depuis de nombreuses années chez l’entrepreneur Éric Côté.
« J’avais besoin de nouveaux défis, d’apprendre de nouvelles choses et ce que j’aime chez Amyro, c’est qu’il n’y a pas une journée qui se ressemble, confie Tony. Pour ce qui est du partenariat, on est quatre associés décisionnels et 8 actionnaires en tout. On se connait tous depuis longtemps, ça fait que les rencontres, même si on est une moyenne gang, elles se déroulent vraiment bien. »
« On a des forces qui se complètent, poursuit Marianne. Des connaissances en comptabilité, boulangerie, boucherie, menuiserie, électricité, architecture, on a même un connaisseur en bières de microbrasserie ! C’est vraiment un travail d’équipe où chacun trouve sa place, et sur un pied d’égalité. »
Pas de chef donc, mais des partenaires avec un même objectif, celui de reprendre le flambeau d’une entreprise qui fonctionne très bien et qui gère 25 emplois à l’année. C’est d’ailleurs au niveau des ressources humaines que Noëlle-Émilie voit le principal défi de ses nouvelles fonctions. Devenir le patron de ceux avec qui on travaille depuis 10 ans peut en effet nécessiter quelques ajustements.
Marianne, de son côté, sent déjà un peu de pression à l’idée d’être à la hauteur du travail entrepris depuis des années par Guylaine et Roberto, les deux piliers de chez Amyro. Mais Guylaine se veut rassurante : « Si on ne part pas tout de suite, c’est aussi pour que la transition se passe bien et en douceur. D’ailleurs, le nom de l’épicerie restera le même, et on va tout faire pour que les services soient toujours de cette qualité que les clients apprécient. Chez Amyro, on s’est toujours adapté aux demandes de notre clientèle, et ça va continuer. »