Une communauté tissée serrée

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Vue de la Haute-Ville de Québec au Site de la Nouvelle-France. À droite, le bâtiment des Ursulines.

La bienveillance bel et bien présente dans la Nouvelle-France du XVIIe siècle

La vie quotidienne dans la Nouvelle-France du XVIIe siècle est très souvent décrite dans notre histoire comme une vie difficile voire pénible, une vie dans laquelle les colons triment durs et où les maladies sont omniprésentes. Mais détrompez-vous, la bienveillance existe bel et bien dans la colonie et celle-ci sera parfaitement illustrée par des personnages au Site de la Nouvelle-France l’été prochain.

Effectivement, la vie des colons au XVIIe siècle est faite de très longues journées de labeur, du lever au coucher du soleil, et l’adaptation à ce nouveau pays entraîne son lot de maladies et d’épreuves auxquelles ils doivent faire face quotidiennement.

Mais le fait d’être peu nombreux (lire ici peu de personnes sur un vaste territoire comparativement en France où la population s’entasse sur des terres de plus en plus petites) apporte une valeur humaine bien présente dans la communauté, la bienveillance des uns envers les autres si l’on regarde la communauté dans son ensemble.

Un regard bienveillant

Les femmes et les enfants sont bien présents en colonie et leur bien-être est au cœur de la mission de nombreux habitants.

En 1639, arrive à Québec Marie Guyart que l’on connaîtra mieux sous le nom de Marie de l’Incarnation. Cette Ursuline, accompagnée d’autres Ursulines, fait bâtir dès son arrivée un monastère temporaire (le permanent sera complété en 1642) et fonde la première École des Ursulines qui accueillera les jeunes filles de plus de 14 ans qui désirent s’instruire, les filles plus démunies et plus tard les Filles du Roi arrivant en colonie.

« Les Ursulines enseignent la lecture, l’écriture, l’arithmétique et la musique en plus du travail domestique qui inclut des tâches comme la couture et la broderie. Selon l’historien réputé Marcel Trudel, plus de 70 filles autochtones et 514 filles canadiennes-françaises sont formées entre 1639 et 1686 » nous apprend l’Encyclopédie Canadienne.

L’Ursuline que vous rencontrerez cet été au Site de la Nouvelle-France saura vous partager toute l’importance que la congrégation a eue sur l’éducation de nos ancêtres maternelles au fil des derniers siècles.

À partir de 1639, on fonde deux hôpitaux généraux : les Hospitalières administrent celui de Québec et les Frères Charon s’occuperont de celui de Montréal après la fondation de la ville en 1642.

La présence de ces hôpitaux généraux pendant le Régime français vise « à résoudre le problème de la mendicité et de la marginalité. Ils accueillent donc principalement les vieillards délaissés, les pauvres et les vagabonds, et les handicapés » notent les historiens de la colonie. Une bienveillance naturelle dans une colonie tissée serrée.

Un lieu d’échange et de plaisir

: Un petit détour par l’Auberge de Jacques Boisdon vous fera certainement sourire.

Dans un tout autre ordre d’idée, s’il y a un lieu où tous et chacun se rassemblent pour jaser, c’est bien l’Auberge de la colonie. Jacques Boisdon est le premier aubergiste en Nouvelle-France. C’est la place idéale pour prendre des nouvelles des habitants de la colonie !

« Le 19 septembre 1648, il reçoit de la Communauté des Habitants le privilège exclusif d’ouvrir un commerce de pâtisserie et d’hôtellerie à Québec. Sa boutique, située sur la place publique près de l’église de Québec, a le devoir d’accommoder les personnes qui veulent se loger contre paiement. Le dictionnaire de Furetière, en 1690, définit l’hôtelier comme une personne qui « tient une maison garnie de meubles & de vivres, une auberge, un cabaret pour loger et nourrir les voyageurs, ou ceux qui n’ont point de ménage établi ». Les auberges ont donc une triple fonction : ils sont lieux d’accueil, d’échange et de distraction » (Musée virtuel de la Nouvelle-France)

Que diriez-vous de rencontrer Jacques Boisdon en personne pour lui demander les nouvelles les plus récentes en colonie de Québec… Vous pourrez le faire dès cet été au Site de la Nouvelle-France. Tout en visitant l’Auberge de Jacques Boisdon, venez rencontrer le sympathique et très accueillant aubergiste.

Et bien plus !

Ce ne sont là que deux exemples de personnages colorés parmi tant d’autres que vous pourrez rencontrer l’été prochain lors de la grande réouverture du Site de la Nouvelle-France. Des personnages parfois plus avenants comme l’aubergiste ou la femme de l’habitant, ou parfois plus sérieux comme l’ursuline ou le soldat.

Des personnages qui ont cependant tous et toutes un point commun : faire que la bienveillance des uns envers les autres soit belle et bien présente dans cette belle colonie de Québec.