Voile Mercator, une école de voile renommée, existe depuis 1981. En janvier 2016, elle change de structure pour devenir une coopérative de producteurs. « Chaque membre de la Coopérative, actuellement il y en a 28, est propriétaire à part égale, ce qui socialement change énormément de facteurs dans le fonctionnement d’une entreprise. L’implication, le partage des responsabilités, qu’elles soient financières ou décisionnelles, cela donne une force d’équipe hallucinante. », s’exclame Catherine Parker, l’une des instigatrices de ce projet de Coop.
Cette forme d’entrepreneuriat s’applique parfaitement à une école de voile, le but principal étant d’être rentable, bien évidemment, mais n’oublions pas qu’ici, la vocation première demeure celle de la transmission de savoirs par des gens passionnés. La formule Coop suppose une structure bien établie pour que tout cela puisse fonctionner. Avec un conseil d’administration qui chapeaute l’entreprise et ses administrateurs, Voile Mercator s’est également doté dernièrement d’un directeur général. « Ça prend une voix pour pouvoir être clair, une personne qui tranche, à l’image du capitaine sur un bateau ! »
« L’autre avantage d’une formule Coop, poursuit Catherine Parker, c’est que les anciens propriétaires de Voile Mercator sont encore des membres actifs de l’entreprise. Cela permet une belle transition avec des atouts précieux qui nous partagent leurs savoirs et expériences. »
Un membre, un vote !
Le membre d’une Coop doit avoir un réel intérêt et s’investir dans l’entreprise. Le pouvoir décisionnel du membre et son implication sont ainsi valorisés. « La première année, les jeunes instructeurs par exemple sont des membres auxiliaires. C’est en quelque sorte une année test où chacun apprend à se connaitre. Dans le domaine de la voile, le lien de confiance se doit d’être solide, les nouveaux instructeurs auront la sécurité de nos clients entre leurs mains, c’est donc des relations à long terme que l’on recherche, et c’est là que la forme Coop est géniale, parce que si on s’implique, on apporte nos couleurs à l’entreprise et la relation a ainsi plus de chance de perdurer dans le temps », poursuit avec enthousiasme Catherine Parker.
La formule Coop comprend tout de même ses défis, puisque les membres s’attendent à être impliqués, le niveau d’attente est plus élevé, ils veulent être informés, ils veulent comprendre. Les administrateurs se retrouvent donc à devoir allouer beaucoup d’attention et de temps aux autres membres. « Cette année, on est arrivés à établir plusieurs canaux de communication efficaces et performants. Par exemple, notre CA est très actif et se rencontre chaque mois. Suite à chacune de ces réunions, une vidéo conférence est accessible à tous les membres de l’équipe, où les décisions prises en CA seront discutées. Cela permet également de garder un lien entre les membres qui sont éparpillés un peu partout sur la planète. »
Rappelons que Voile Mercator navigue sur le fjord, l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. L’école offre des stages de différents niveaux, sur sept voiliers qui enseignent à temps plein et deux autres qui se joignent à l’équipe sur une base occasionnelle. Cette année, une nouveauté sur le fjord, avec des sorties d’initiation à la voile au coucher du soleil qui seront proposées à L’Anse-Saint-Jean quatre soirs par semaine.
Du côté des expéditions, deux voiliers partiront en flottille pour 18 jours de Gaspé à Terre Neuve, un produit que Voile Mercator veut développer durant les prochaines saisons. Joindre l’accréditation Voile Canada à la découverte de nouveaux horizons.
Comme quoi de la formule Coop découle aussi de bien belles idées !